L’Ordre Martiniste Traditionnel se rattache, non pas à la mouvance maçonnique initiée par Jean-Baptiste Willermoz, elle-même inspirée de la doctrine de Martinès de Pasqually, mais à la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin, partisan et promoteur de ce que l’on désigne traditionnellement sous le nom de « Voie du cœur ». Cela étant, il n’y a pas d’incompatibilité entre la Franc-Maçonnerie et le Martinisme. C’est ce qui explique pourquoi il y a des Francs-Maçons martinistes et des Martinistes francs-maçons.
Vers 1760, Martinès de Pasqually (1727( ?)-1774), thaumaturge, ésotériste et Franc-Maçon, créa l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus-Cohens de l’Univers. Cet Ordre s’appuyait sur un corpus de connaissances à la fois kabbalistiques et judéo-chrétiennes. À la mort de son fondateur, il tomba progressivement en sommeil, malgré les efforts de certains de ses membres pour le maintenir en activité. Parmi eux, il y avait notamment Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) et Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).
En 1778, Jean-Baptiste Willermoz, membre de la Franc-Maçonnerie Lyonnaise, introduit la doctrine élu-cohen dans la Stricte Observance Templière, mouvement maçonnique fondé en 1755 par le baron Karl Gotthef von Hund ; il en résulta le Régime Écossais Rectifié. Ayant fréquenté quelques mois cette mouvance maçonnique, Louis-Claude de Saint-Martin, qui avait été le secrétaire particulier de Martinès de Pasqually, s’en écarta et s’orienta vers une approche plus émotionnelle et spirituelle des « grandes vérités de l’existence ».
Précisons également qu’à notre connaissance l’Ordre Martiniste Traditionnel est le seul mouvement martiniste à proposer, parallèlement à son enseignement oral, un enseignement écrit structuré et graduel. C’est ce qui explique l’intérêt croissant qu’il suscite parmi les chercheurs intéressés par l’ésotérisme occidental.