Par Robert Blais ♦
Extrait de Les rêves, messagers de l’âme, Diffusion Rosicrucienne, collection Université Rose-Croix Internationale.
« INTRODUCTION :
Les rêves nous révèlent les profondeurs de l’âme. Ils ne cessent de fasciner par leur originalité et leur créativité. Chaque nuit apporte son lot de surprises, son flot d’images, qui nous laissent souvent perplexes au réveil.
Les Anciens les considéraient comme des messagers divins indiquant l’avenir, procurant la guérison et guidant la vie collective aussi bien que privée. On avait souvent recours aux prophètes et aux divins pour en saisir le sens et en appliquer les directives.
Quant à la psychologie moderne, elle y décèle une manifestation privilégiée de l’inconscient, un exutoire des émotions réprimées, la réalisation de désirs insatisfaits, la mise en équilibre de la psyché et parfois aussi l’anticipation d’un état futur.
[…]L’ORIGINE DES REVES :
Pour bien comprendre le point de vue spirituel sur l’origine des rêves, il est utile d’examiner brièvement la nature de l’âme humaine et les divers niveaux de conscience à travers lesquels elle s’exprime.
Selon les enseignements perpétués par la Rose-Croix, l’être humain possède une nature double. Il est composé de matière et d’esprit, d’un corps et d’une âme. Celle-ci peut être définie comme une énergie spirituelle qui pénètre le corps de l’enfant lors de sa première respiration et quitte le mourant à son dernier souffle ; on dit alors avec justesse qu’il rend l’âme. L’âme humaine ne siège pas en un endroit déterminé du corps, mais elle l’imprègne tout entier, lui « donnant vie et conscience ». D’un point de vue mystique, c’est cette présence intime de l’âme qui explique l’étonnante sagesse du corps qui se construit et se guérit avec un savoir-faire qui dépasse l’entendement. On pourrait, en faisant les nuances nécessaires, fournir une explication analogue à l’intelligence déployée par la nature dans ses efforts de développement et d’auto-régénération. Mais restons-en à la compréhension de l’âme humaine.
Nous affirmions plus haut que l’âme fournit au corps « vie et conscience ». En plus d’infuser la vie et l’intelligence aux cellules de notre corps, elle est également la source de la conscience spécifique à l’espèce humaine : la conscience de soi. Toujours à la lumière des enseignements spirituels, nous pouvons affirmer que la conscience de soi n’est pas un produit de l’activité neuronale, mais un attribut de l’âme. D’ailleurs, certains événements forcent à reconnaître la préséance de la conscience sur le cerveau. C’est le cas des expériences de mort imminente où des êtres déclarent avoir conscience de leur existence personnelle et de leur environnement alors que l’encéphalogramme indique que le cerveau est tout à fait inactif.
Un minimum de rigueur intellectuelle oblige alors à reconnaître que la conscience peut opérer sans le cerveau. Si une personne revenue à la conscience ordinaire peut décrire avec précision les actions des médecins qui la soignaient, alors que ses yeux étaient fermés, ses nerfs optiques inopérants et son cerveau inefficace, c’est qu’elle utilisait un système de perception indépendant du système neuronal. Ces phénomènes bien connus ajoutent de la crédibilité au fait que la conscience dépend de l’âme et non du cerveau. Précisons toutefois que cela n’enlève rien à la valeur de ce dernier. Lorsque l’âme est incarnée, il demeure un outil indispensable pour l’apprentissage et la mémorisation ; il suffit d’ailleurs d’un dérèglement minime de ses fonctions pour mettre en péril l’équilibre psycho-cognitif. Mais cela n’en fait pas pour autant le maître de la conscience ; il en est plutôt l’instrument, tout comme le corps entier est le serviteur de l’âme. L’âme ne meurt pas avec le corps, ni la conscience avec le cerveau.
Pour terminer cette brève étude de l’âme humaine, ajoutons qu’elle poursuit un but particulier en choisissant de prendre corps, de s’incarner. Le mysticisme enseigne que l’âme humaine, quoique virtuellement parfaite en raison de son origine divine, n’est pas consciente de sa perfection et c’est pour acquérir cette conscience qu’elle s’incarne et se réincarne sur le plan terrestre. Comme le déclare Serge Toussaint dans un livre traitant de la doctrine et de l’éthique des Rose-Croix : « Tout être humain possède une âme qui provient de l’Âme universelle, laquelle est elle-même une émanation de Dieu. Autrement dit, l’homme est de nature divine, ce qui fait de lui un être virtuellement parfait. Toutefois, il n’a pas conscience de cette perfection latente et ne l’exprime pas […] dans sa manière de penser, de parler et d’agir. » Au fil de ses existences terrestres, l’être humain en arrive à s’identifier totalement à son âme, plutôt qu’à son corps ou à son mental. Son comportement reflète alors parfaitement sa nature intérieure, son moi divin. Il a atteint un état de communion spirituelle à laquelle les mystiques des différentes époques ont donné des noms divers : nirvana, état christique, fusion avec l’Absolu, etc.
[…]LES REVES MYSTIQUES :
Nous terminerons notre réflexion sur la spiritualité des rêves par le récit de quelques rêves que l’on pourrait qualifier de « mystiques ». Ces rêves intègrent souvent des scènes perçues par le subconscient lors de la projection nocturne du corps psychique. Ils incluent parfois des scènes lumineuses se rapportant à des hôtes spirituels : maîtres cosmiques, êtres angéliques, personnages vénérés, personnes décédées, etc.
Il peut aussi arriver que les rêves mystiques incorporent des éléments d’une vie antérieure et autres détails se rapportant au cheminement de l’âme. Ils s’accompagnent d’une sensation de bien-être intérieur, d’un sentiment de paix profonde, et souvent d’une intense communion spirituelle. En voici quelques-uns qui m’ont été racontés par des proches. […] »