Saint-Martin le Philosophe Inconnu, Jacques Matter.
Par ce livre, Jacques Matter (1791-1864) historien et philosophe français nous propose de découvrir Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803). Publié pour la première fois en 1862, cet ouvage reste l’étude la plus complète à ce jour qui existe sur l’homme et le mystique que fut Saint-Martin, initié dans l’ordre des Élus-Cohen fondé par Martines de Pasqually. Il est considéré par les Martinistes comme le promoteur du Martinisme. Auteur de nombreux livres écrits sous le pseudonyme de Philosophe Inconnu, ce mystique français fut aussi le traducteur de Jacob Boehme.
Sommaire :
- L’enfance de Saint-Martin. Le collège. Les premières lectures de piété. L’école de droit. Les premières lectures de philosophie. La magistrature à Tours. Les préventions.
- La carrière des armes. La garnison de Bordeaux. L’initiation à l’école de Martinez de Pasqualis. La doctrine secrète de Martinez. Son Traité inédit. La chute et la réintégration. Les opérations théurgiques et le commerce avec les esprits supérieurs. Une discussion entre Martinez et Saint-Martin. Appréciation des Illuminés de France par M. de Maistre. (1766-1771).
- Dom Martinez et Saint-Martin à Paris et à Lyon. Les principaux martinézistes. L’Abbé Fournié à l’école de Martinez, à Paris. Son séjour à Londres. (1771-1778)
- Mode de recrutement pratiqué par dom Martinez. Les débuts de l’abbé Fournié. Ses visions. Ses écrits. Ses rapports avec Saint-Martin. Leurs divergences.
- Suite des martinézistes. Cazotte, sa conversion, sa propagande, ses prophéties. Madame la marquise de La Croix et ses manifestations. Saint-Martin et le comte d’Hauterive. Leurs conférences à Lyon. Les extases et les absences du comte. (1771-1778).
- Le grand monde. Le premier ouvrage: Des erreurs et de la vérité. L’école du Nord. Les martinistes et les martinézistes. Derniers rapports de Saint-Martin avec Martinez de Pasqualis. Les Philalèthes et les Grand-Profès. L’oeuvre de Saint-Martin dans le monde. Ses rapports avec madame la marquise de Lusignan et madame la maréchale de Noailles, les Flavigny, les Montulé, les Montaigu, etc., etc. (1771-1778).
- Rapports de Saint-Martin avec la marquise de Clermont-Tonnerre, mesdames d’Openoi et de Bezon, le général Duval, les Pontcarré, M. d’Etteville, Lalande, la marquise de La Croix, le due d’Orléans, le chevalier de Boufflers, le curé de Tersac, le maréchal de Richelieu. Ses apparitions à Brailly, à Abbeville, à Etalonde. Son premier voyage d’Italie. (1771-1778).
- Séjour de Saint-Martin à Toulouse. Ses rapports dans cette ville. Ses projets de mariage. Ses projets d’entrevues avec Voltaire et Rousseau. Son séjour à Versailles, ses rapports avec M. Gence, etc. L’initiation par les formes. Madame la marquise de Chabanais. (1778-1787).
- Relations de Saint-Martin avec la marquise de Chabanais, la duchesse de Bourbon et madame de B. Une entrevue avec la maréchale de Noailles. Un séjour auprès du duc de Bouillon. La seconde publication : le Tableau naturel. (1771-1778).
- Un programme politique de l’Académie de Berlin. Saint-Martin publiciste. Son concurrent Louis Ancillon. Son entrevue avec Bailly. Etudes sur le magnétisme. Son nouveau séjour à Lyon, en 1785. L’agent de Lyon. (1778-1787).
- Voyage d’Angleterre. William Law. Le comte de Divonne. La marquise de Coislin. L’aristocratie russe. Catherine Il et les martinistes. Correspondance avec le prince Repnin. Second voyage en Italie. Le prince Alexis Galitzin et Thieman. La princesse de Wurtemberg, le comte de Kachelof et la visite au château d’Etupes. Le voyage d’Allemagne.
- Le séjour de Saint-Martin à Strasbourg. Sa rencontre avec madame la duchesse de Bourbon. Ses relations avec les savants et les mystiques: Oberlin, madame de Boecklin, R. Salzmann, mesdames d’Oberkirch de Frank, de Rosemberg, la comtesse Potoka. Ses nouvelles études. Sa conversion au mysticisme de Boehme. Le paradis, l’enfer et le purgatoire terrestres de Saint-Martin. (1788-1791).
- Suite du séjour de Saint-Martin à Strasbourg. Ses relations avec le chevalier Silferhielm. Nouveaux ouvrages de Saint-Martin : Homme de désir, le Nouvel Homme. Saint-Martin et Schelling. L’Ecce Homo écrit pour la duchesse de Bourbon. La transformation philosophique de rauteur. (1788-1791)
- Séjour dAmboise. Correspondance avec madame de Boecklin et avec le baron de Liebisdorf. Lettre sur le 10 août. Mort du père de Saint-Martin. La marquise de l’Estenduère. Mademoiselle de Sombreuil. Note sur la mort de Louis XVI. (1791-1793).
- Séjour de Saint-Martin à Petit-Bourg. Le décret relatif aux gens suspects et le certificat de civisme. Nouvelles études mystiques. La Sophie céleste. Son union avec le général Gichtel. L’union de Sophie céleste et de la Vierge. Les manifestations physiques à l’Ecole du Nord. Lavater, le prince de Hesse et le comte de Bernstorf. Le catalogue des livres du district dAmboise. L’appel de Saint-Martin à l’Ecole normale. (1793-1794).
- Saint-Martin arrivé à l’Ecole normale. Ses anciens amis de Paris. Les nouveaux. Le baron de Crambourg. Le baron de Gleichen, disciple du comte de Saint-Germain. La mission de Saint-Martin à l’Ecole. L’enseignement de Garat, l’analyse de l’entendement. La bataille Garat : Saint-Martin champion du spiritualisme. La dissolution de l’Ecole. (1794-1795).
- La sortie de l’Ecole normale. Le projet de professorat : la chaire d’histoire à Tours. Amboise. Lettre sur la Révolution française. Saint-Martin précurseur de Joseph de Maistre comme publiciste. La théocratie. Babel. M. de Witt. (1795-1796).
- La science des nombres. Les découvertes du mystique Eckartshausen. L’ouvrage posthume de Saint-Martin, Des Nombres. Une théorie sur les médiums, ébauchée en 1795. La huitième planète. L’envoi de dix louis. L’échange des portraits. (1795).
- La science complète de Saint-Martin. Un retour vers l’école de Martinez. Un nouvel écrit politique : L’Eclair sur l’association humaine. Projets d’entrevue avec le baron de Liebisdorf, d’Eckartshausen, Young-Stilling. Les Stances et le roman. Excursions à Petit-Bourg, Champlâtreux, Sombreuil et Montargis. Rencontre avec Cadet de Gassicourt. (1795-1797).
- Séjour prolongé à Paris. Renvoi des dix louis. L’offre de trois pièces d’argenterie. M. Barthélémy. Lakanal. Un programme de Garat, au nom de l’Institut. Le concours sur les signes de la pensée. M. de Gérando. Un poème satirique, le Crocodile. (1796-1797).
- Le concours sur les institutions politiques et un nouvel ouvrage de Saint-Martin. Sentence de l’inquisition d’Espagne. La cinquante-cinquième année du théosophe. Une querelle d’amis. La mort de Liebisdorf. (1797-1799).
- Les relations de Saint-Martin avec Gilbert, Gombaut, Maubach, le comte de Divonne, après la mort de Liebisdorf. Ses rapports avec d’Effinger. Saint-Martin, éditeur et libraire. Ses derniers écrits originaux. De l’esprit des choses. Le ministère de l’Homme-Esprit. Les progrès du style. Les rapports avec M. de Gérando. (1799-1801).
- Les derniers travaux de Saint-Martin: les traductions. Maine de Biran. Les nouvelles relations des dernières années : madame la comtesse d’Albany, Mme la baronne de Krudener. L’entrevue de Saint-Martin avec Châteaubriand. Sa conférence avec M. de Rossel. Sa mort, à Aunay, chez le comte Lenoir-Laroche. Ses dernières paroles recueillies par M. Gence. (1802-1803).
- La vie intérieure de Saint-Martin. Sa lutte entre la philosophie critique et la spéculation mystique. Les grandes ambitions du mysticisme et de la théosophie : les lumières et les révélations extraordinaires.
- Les communications avec les êtres supérieurs. La théurgie. Les manifestations, les apparitions et les visions. L’école de Copenhague et l’école de Bordeaux. La comtesse de Reventlow. Mesdemoiselles Lavater et Sarasin. Herbort et Salzmann. Le mysticisme chrétien et le mysticisme de Saint-Martin.
- Les faveurs permanentes et les faveurs exceptionnelles. Les états extraordinaires : les extases et les ravissements. Les dons extraordinaires : la clairvoyance, la seconde vue, les oracles et les prophéties. Le somnambulisme. L’illumination et les clartés.
- Développement extraordinaire des facultés organiques ou physiques. La puissance magique de certains noms. L’invocation et l’évocation. Le grand nom.
- Chapitre XXVIII. Développement merveilleux des facultés. La couronne. Le grand problème de la science des moeurs : Saint-Martin, type de perfectionnement moral. Les trois règles de Descartes et les cinq règles de Saint-Martin. Les idéalités ambitieuses : l’union avec Dieu et la participation à la puissance divine.
- La réalisation des idées éthiques de Saint-Martin. Les ombres dans sa vie. Ses faux cultes.
- La saine théorie de la perfection humaine. Les lumières dans la vie de Saint-Martin. Son humilité. Sa franchise. Son détachement. La passion de Dieu. Le mal du pays. La paix.
Bibliographie des écrits de Saint-Martin.
Louis-Claude de Saint-Martin le philosophe inconnu (1743 – 1803) – Un illuministe au siècle des lumières, Nicole Jacques-Lefèvre
Il est aujourd’hui reconnu que le Siècle des Lumières fut aussi celui de l’Illuminisme, et que Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), le Philosophe Inconnu, fut l’un des plus importants représentants français de ces « théosophes » auxquels Diderot consacra un article de l’Encyclopédie. On tente ici une analyse de ses théories, de l’imaginaire qui s’y exprime, de ses conceptions de la nature et du devenir de l’homme dans le monde, de sa réaction à l’événement révolutionnaire.
On veut surtout tenter de comprendre la relation particulière qui, dans ses textes, se noue – ni opposition absolue ni adhésion avec les obsessions et les idéaux des Lumières. Enfin, c’est une philosophie autre, une réflexion originale sur les signes, et une poétique dont les échos s’entendront au-delà même du Romantisme, que l’on se propose ici d’étudier.
L’auteur : Nicole Jacques-Lefèvre est professeur à l’Université de Paris X Nanterre. Spécialiste de la littérature du XVIII e siècle et des rapports entre la littérature et les discours du savoir et de la croyance, elle a publié de nombreux articles et des ouvrages sur l’oeuvre de Louis-Claude de Saint-Martin, l’histoire de la sorcellerie et les textes de démonologie de la fin du Moyen Âge au XIXe siècle.
Sursum Corda – Trois entretiens sur les sciences secrètes
(Roman théosophique), Xavier Cuvelier-Roy
Ce roman théosophique évoque la rencontre entre deux initiés du XVIIIe siècle. Le premier, Louis-Claude de Saint-Martin, membre éminent de l’ordre mystérieux des Élus-Cohens, a réellement existé. Le second, Guillaume de Martignas, est un personnage imaginaire. Au cours de leurs trois entretiens, ils dissertent de kabbale, d’alchimie, de théurgie…
L’auteur, utilisant de manière judicieuse des textes de l’ésotérisme occidental et de la tradition martiniste en particulier, nous initie aux sciences secrètes d’une manière originale et vivante. Aussi Sursum corda passionnera-t-il tous les « amateurs de choses cachées ».
Ce livre est complété par la réédition d’un texte introuvable : la Notice biographique sur Louis-Claude de Saint-Martin, écrite par Jean-Baptiste-Modeste Gence en 1824.
Résumé :
Ier entretien : L’œuvre ou noir
Avril 1772, Saint-Martin est à la veille d’être armé « réau-croix » dans l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers. Il travaille sous la dictée de Martines de Pasqually à la rédaction du Traité sur la réintégration des êtres. Guillaume de Martignas est archiviste en chef à l’académie royale et franc-maçon convaincu. Du hasard de leur rencontre va naître un dialogue, au cours duquel Saint-Martin va instruire le jeune homme sur le mystérieux ordre des élus coëns, le libre arbitre, l’origine du mal, la kabbale, l’alchimie et la théurgique.
IIe entretien : De fausses lumières
Janvier 1791, chez la duchesse de Bourbon, Saint-Martin présente une ébauche de son nouvel ouvrage, Ecce homo, un texte où il invite ses lecteurs à se méfier des fausses initiations. Malgré la Révolution française, savants, philosophes et religieux conversent sous le lustre de cristal.
IIIe troisième entretien : Le baiser de l’ange
Octobre 1803, Guillaume de Martignas retrouve Louis-Claude de Saint-Martin chez le sénateur Lenoir-Laroche. Le Philosophe Inconnu est sur le point de mourir et invite Guillaume à étudier les œuvres de Jacob Boehme. Ultime rencontre, transmission…